Article paru dans La Lettre du Maire : clic.
Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine, 69 093 habi- tants) va se doter d’une police municipale. Pour la constituer, la ville a fait appel au cabinet de recrutement Pepite, fondé et dirigé par Clément Tetu, un ancien militaire. Ce dernier propose aux communes de les mettre en relation avec d’anciens militaires en recherche de reconversion.
Entretien.
La Lettre du Maire : Issy-les-Moulineaux met tardivement en place su police municipale.
Clément Tetu : sans doute, je ne connais pas l’histo- rique. Mon cabinet a aidé la commune à recruter le directeur et, d’ici 2025, 25 personnes seront recrutées pour constituer la police municipale.
La LDM : est-il courant que les communes fassent ap régis par le statut. Il est difficile d’infléchir le traitement pel à d’anciens militaires?
C.T : oui, parce que la formation acquise par les mili. taires les prépare parfaitement à ce que l’on attend d’un policier municipal. Mais je tiens à préciser que notre cabinet, spécialisé dans le placement des mili- taires, ne les orientent pas seulement vers les fone tions de police. Les anciens militaires sont tout aussi adaptés pour travailler dans le domaine de la logis tique, des assurances, du tourisme ou des services à la personne.
La LDM :les militaires qui quittent l’armée arrivent-ils tardivement sur le marché du travail ?
C.T : non. En moyenne, aujourd’hui, un militaire qui signe des contrats courts quitte l’armée à 30 ans. Il doit donc sengager dans une nouvelle vie professionnelle.
La LDM :les communes rencontrent-elles des difficul tés pour recruter des policiers?
CT: oui, parce que les besoins augmentent (comme le démontre l’exemple d’Issy-les-Moulineaux qui crée sa police); l’augmentation de la demande crée donc une tension sur le marché quand les offres ne suivent pas. Les communes entrent en concurrence pour recruter les meilleurs. La situation est particulièrement tendue en Ile-de-France ou en PACA. En outre, la fonction de policier municipal est réglementée. Il faut passer un concours leurs. De ce point de vue, il y a eu des assouplissements: le concours de gardien-brigadier a lieu désormais chaque année alors qu’il était organisé tous les deux ans auparavant. Certains fonctionnaires ou anciens gendarmes peuvent également être dispensés de la formation initiale d’application en tenant compte de leur expérience.
La LDM :pour attirer les meilleurs, les communes peuvent-elles proposer des avantages particuliers?
C.T : les policiers municipaux sont des fonctionnaires proposé pour être attractif. Il faut donc jouer sur les avantages annexes. Le policier municipal peut travailler en heures non ouvrables, le week-end, il peut donc percevoir des primes intéressantes. La commune peut aussi proposer des conditions matérielles attrayantes. Quand il est difficile de se loger dans nombre de régions de France, la commune peut aider le policier à trouver un logement. Issy-les-Moulineaux propose cette aide, déterminante en Ile-de-France. La commune peut aussi proposer des avantages annexes non négligeables: compte épargne-temps (CET), garde d’enfants, chèques vacances/noël/culture/etc. Les anciens militaires sont également sensibles aux conditions de travail : qualité des véhicules, lieu d’entrainement… Issy-les-Moulineaux inclut quotidiennement dans ses horaires de travail un temps consacré à la montée en compétences de ses policiers municipaux (formations pratiques et théoriques, séances d’entrainement physique, de dé briefing, etc.). Un projet de création d’un dojo pour leur entrainement est aussi en cours.
La LDM :les syndicats représentant les policiers municipaux demandent régulièrement un alignement de leurs conditions statutaires sur celles des policiers ou des gendarmes. Est-ce souhaitable?
C.T : comme je vous l’ai dit, le policier municipal peut être obligé de travailler le week-end ou en soirée mais avec une certaine visibilité sur son planning. Un gen- darme, en revanche, a un contrat d’engagement. Il est donc corvéable à merci, sept jours sur sept. Il est en caserne pour pouvoir être prêt immédiatement. Le problème n’est donc pas celui du volume horaire mais de la visibilité.
La LDM :quels services proposez-vous aux communes?
C.T : la commune nous fait part de ses besoins puis nous identifions les profils adéquats parmi les milliers de CV d’anciens militaires de notre répertoire.