Militaires : 6 critères pour bien définir le cadre de sa recherche d’emploi

Militaires : 6 critères pour bien définir le cadre de sa recherche d’emploi

“Pour bien chercher le métier qui nous convient, il faut avant tout savoir ce que l’on cherche”. Cette phrase peut sembler triviale mais vous devez définir avec précision l’ensemble de vos critères afin de ne pas vous éparpiller, de ne pas faire perdre de temps aux personnes que vous allez solliciter (ainsi qu’à vous bien entendu) et vous assurer de l’efficacité de vos candidatures.

A l’issue d’une carrière militaire, et même après une première reconversion, certains peinent à avoir une vision très claire de ce qu’ils peuvent et veulent faire dans le monde privé. Cela n’est pas étonnant car le “cocon militaire” dans lequel on peut évoluer pendant plusieurs années ne permet pas fondamentalement d’être en contact avec le large spectre de postes qu’offrent les entreprises.

Afin de pouvoir trouver le métier en entreprise qui lui correspond le plus, un ancien militaire se doit avant tout de formaliser quel environnement professionnel pourra lui convenir. Abordons ce sujet.

1. Comprendre pourquoi l’on souhaite changer de situation

Après plusieurs années passées sous les drapeaux, une multitude de facteurs, dépassant très souvent le fait qu’un contrat arrive à son terme, peuvent inciter les militaires à ne pas rempiler. Dans ce contexte, partir sans réellement comprendre le pourquoi du comment ne pourra qu’augmenter le risque d’échec lors de votre prochaine expérience dans le monde civil.

La première étape du parcours de recherche d’emploi est d’identifier les raisons qui donnent envie de changer de cap : fatigue due au fait de parcourir constamment la planète entière, lassitude due à une affectation moins “opérationnelle”, manque de reconnaissance ou de perspective d’évolutions, etc.

En comprenant ce qui vous ne correspond plus au sein des armées ou suite à une première reconversion, vous pourrez alors identifier plus facilement vos priorités et les fondations sur lesquelles vous voulez construire votre nouvelle carrière en entreprise. En découlent alors les véritables envies qui vous poussent à “switcher” : soyez donc clair et honnête avec vous-même dans cette phase d’introspection.

2. Définir les limites géographiques de son futur emploi

Il est avant tout nécessaire de préciser que les zones dans lesquelles sont implantées les garnisons peuvent disposer d’un bassin d’emploi plus ou moins dynamique. Plusieurs options s’offrent aux anciens militaires pour leur prochain job.

Pour des raisons souvent familiales (ex. scolarisation des enfants), certains souhaitent rester dans leur région avec un emploi proche de leur domicile. D’autres, qui semblent représenter une proportion plus faible, n’hésitent pas à changer de région afin de saisir l’opportunité qui leur mettra le pied à l’étrier. Quitte à revenir peut-être dans un second temps lorsque les perspectives d’évolution le permettront.

Au-delà du lieu de travail, la mobilité induite dans les futures responsabilités prises est-elle aussi à prendre en compte. L’époque du sac ops toujours prêt à partir au pied du lit est certes révolue mais certaines responsabilités nécessitent des déplacements. Ainsi il est recommandé de définir le cadre des déplacements que vous souhaitez faire : durée hors du domicile, fréquence, dans la région, en France métropolitaine, à l’étranger, etc.

3. Fixer le cadre de ses futurs horaires

Bien que le militaire ayant été habitué à ne pas compter ses heures, il faut avant tout définir les périodes durant lesquelles il souhaite travailler (jour, nuit, congés le samedi, etc) ainsi que l’amplitude horaire qu’il mettra au profit de son employeur. Certains anciens militaires reconvertis sur le tard chercheront parfois à viser un emploi à mi-temps par exemple.

Au-delà des possibles périodes de rush durant lesquelles il peut être nécessaire de sortir du cadre pour soutenir son équipe (ex. clôture des comptes, période de budgets, vacances scolaires, etc.), un militaire doit absolument se poser la question de ce qu’il préfère entre des horaires fixes et des horaires irréguliers. En plus des impacts non-négligeables sur la vie privée, le fait d’avoir un agenda bordé ou non peut par exemple avoir une incidence sur le type de contrat recherché (salarié / indépendant).

4. Évaluer l’environnement de travail le plus approprié

Bien entendu, un militaire sait avant tout être rustique lorsque la mission l’impose. Cependant, après des années à parcourir le monde dans des conditions difficiles (zone désertique, confinement sur un navire, etc.), la fatigue du corps et de l’esprit peut faire que l’on peut rechercher un cadre de travail plus “conventionnel”.

Trois éléments peuvent être considérés pour se projeter dans les conditions de travail qui nous conviennent et nous aideront à performer. Dans un premier temps, il faudra distinguer le travail en extérieur et en intérieur. Pour ceux souhaitant se reconvertir dans un métier manuel comme l’ébénisterie, il ne faut pas oublier que l’on commencera en bas de l’échelle et, à devoir intervenir sur une charpente quelle que soit la période de l’année. La notion de l’exposition aux risques physiques est elle aussi très importante.

Ensuite, deux éléments binaires qui sont souvent liés sont à prendre en compte : “suis-je en mesure de travailler dans un local animé ou me faut-il du calme ?” et “puis-je travailler en open space ou ai-je besoin d’un bureau seul ?”. Pour le dernier, il est nécessaire de rappeler qu’il faudra très souvent se plier à la politique interne des entreprises au sein desquelles les cadres supérieurs travaillent de plus en plus dans des bureaux partagés.

La crise du Covid-19 a relancé les pratiques de “flex-office” (ne pas avoir de bureau attitré) et de manière plus globale, a bouleversé la relation avec le « poste de travail ». Il est donc indispensable de se projeter sur le fait d’être à l’aise ou non avec le télétravail ou d’avoir besoin de présentiel.

5. Bien réfléchir à la question “humaine”

Comme cela est très souvent dit au sein des forces spéciales, les militaires ont tendance à agir “en meute”. Après plusieurs années de vie en équipe, certains pourront chercher une forme de liberté dans leur travail en organisant par exemple eux-mêmes leurs journées selon les objectifs qui leur sont fixés. Pour ceux-là, des métiers de commerciaux pourront être pertinents, à condition de définir aussi si l’on souhaite être ou non au contact de public et d’apprécier aussi la solitude sur le terrain !

Un autre critère, qui est sans doute le plus important, est la notion de travail en équipe. Il est alors nécessaire de se poser des questions sur la taille et la composition des équipes, le poids du management et la marge de manœuvre vis-à-vis de la direction ainsi que le fait d’avoir ou non des personnes sous sa responsabilité. De cela découle aussi l’enjeu autour du fait d’agir en prenant le lead (ce que beaucoup de militaires font naturellement), ou plutôt en support.

A noter qu’un militaire, de par sa formation, aura tendance à rapidement gagner en autonomie. Il ne faut cependant surtout pas oublier que ce métier est tout nouveau pour lui et qu’un accompagnement est toujours nécessaire même si la nouvelle recrue semble à l’aise.

6. Choisir un modèle de rémunération pertinent

L’argent est un sujet plus que tabou pour les militaires en passe d’intégrer une entreprise. Un recruteur doit comprendre que ce malaise vient du fait que la solde est parfaitement bordée : d’une part par le grade et d’autre part par la spécialité des missions (prime à l’air, déploiement en opérations extérieures, etc.). Cependant ce sujet est incontournable lorsque l’on commence à penser à “switcher”.

Sachez qu’’un prochain article abordera le sujet ô combien épineux des prétentions et négociations salariales et ce à court, moyen et long terme. Avant de se poser la question du montant ciblé en matière de rémunération, qui dépend de ce que le candidat pourra apporter à l’entreprise et de sa valeur ajoutée, le militaire devra réfléchir au mode de paiement qui lui convient.

Sur ce sujet, 4 directions peuvent être prises : être payé de manière régulière ou à la tâche et disposer d’un salaire uniquement fixe ou aussi calculé en fonction des résultats obtenus. Typiquement, une personne peu sensible au variable n’est peut-être pas faite pour un poste autour de la vente et de la relation client.

Conclusion

Définir le cadre avant de choisir un métier est fondamental pour éviter de prendre une mauvaise direction et de devoir rétropédaler (l’article Reconversion professionnelle : l’autre parcours du combattant des militaires mettait en avant que “seulement 37 % des partants sécurisent l’emploi trouvé”).  Il serait malvenu de faire des généralités sur les différences entre grandes entreprises et PME/Startup, mais certains profils moins « politiques » peuvent avoir du mal à s’intégrer dans des gros groupes très processés, tandis que d’autres rencontreront des difficultés au sein de petites structures dans lesquelles les process ne sont pas clairs.

Il est toujours plus simple de comprendre ce qu’on ne veut pas et à partir de là, un ancien militaire pourra plus facilement définir le spectre d’emploi pouvant s’apprêter à sa vie privée et à son propre équilibre.

1 Commentaire

  1. Bonjour. L’auteur de cet article pourrait il me contacter svp ? Merci

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