Stéphane : De militaire à Cadre stratégique au sein de groupes de services multi-activités et de proximité
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Quel est votre parcours militaire ?
J’ai quitté le lycée à 18 ans pour entrer dans la Marine Nationale. Première étape, Querqueville, où je suis pendant deux mois la formation d’équipage de la flotte. A cet âge, j’en étais aux balbutiements de ma construction personnelle et cette formation m’a permis de commencer à me modeler. Bien qu’ayant fait du rugby pendant plusieurs années, cela m’a fait rentrer dans le vrai collectif, dans lequel on touche réellement la notion du vivre ensemble et où l’on doit aussi montrer que l’on existe. J’avais choisi la spécialité de Fusilier Marin en vue d’intégrer les Commandos Marine. Mais je me suis vite aperçu pendant mon intégration que le niveau était hétéroclite et que moins de 50% rejoindra les Commandos. Le nombre de places étant limité pour l’atteinte de mes ambitions, cela fut pour moi la première étape de sélections éliminatoires car nous avions tous la même ambition.
J’ai ensuite rejoint en 1988 l’École des Fusiliers Marins à Lorient pour effectuer dans un premier temps mon Brevet Élémentaire. J’enchaîne ensuite avec la Stage Commando qui m’a conduit à douter, car en effet rien n’était acquis, que l’on soit fort ou rustique, on comprend vite que le moral est l’élément majeur qui nous permettra de s’en sortir. J’y ai appris à dépasser mes limites et j’ai commencé à me développer sur le plan de la gestion du stress et de la prise d’initiative.
Ayant réussi ce stage, j’ai alors pu intégrer l’été 1988 le Commando de Penfentenyo et plus précisément l’escouade “palmeurs” où j’officiais dans un premier temps en tant qu’opérateur radio. Entre différentes missions et séjours à Djibouti, au Gabon et en Méditerranée Orientale, je réalise le stage “plieur de parachutes” et mes supérieurs me confient au fur et à mesure mes premières responsabilités managériales avec l’intégration des jeunes recrues. Bien que cette intégration se faisait très souvent de manière “sportive”, je tâchais toujours d’apporter quelque chose aux nouveaux arrivants.
Ces formations nous poussent à commencer à réfléchir seul, à devenir responsable d’un bloc de mission et à prendre la parole en public
En septembre 1990, j’effectue mon Brevet d’Aptitude Technique puis passe le Stage Commando dédié aux Chefs d’équipe. Ces formations nous conduisent à concevoir seul ou en équipe, à devenir responsable d’un bloc de mission et à prendre la parole en public pour défendre auprès des chefs le mode opératoire planifié. Premiers pas concrets dans le management et le leadership.
Je rejoins alors le Commando Trépel en juin 1991 au sein duquel je suis à nouveau déployé à Djibouti et en Méditerranée Orientale. Je profite de ces deux années pour passer les cours de “Plongeur de bord” (qui m’a beaucoup apporté en matière de zénitude et de sérénité) et de “Tireur d’élite”. Pour ce dernier, il faut noter qu’on ne travaillait pas en binôme “tireur & spotter”. J’y ai donc appris le travail en toute autonomie mais aussi la patience (attendre plusieurs heures) et le calme afin de savoir analyser efficacement une situation dans le but de pouvoir réagir dans l’urgence.
Je réalise ensuite en novembre 1993 la sélection “Nageur de combat”, qui m’a donnée le droit de suivre le “Cours Nageur” en janvier 1994. Ce stage, où il est indispensable de donner le maximum de soi et de se dépasser tout le temps, était assez exigeant car il s’agissait pendant 6 mois d’une remise en question hebdomadaire. A la pression des différents environnements dans lesquels nous intervenions (sous-marin, terre et air), s’ajoutait celle des instructeurs et l’aspect physiologique des plongées réalisées à l’oxygène pur et que l’on ne maîtrise pas même si l’on est bon physiquement.
De nature impatiente, je n’étais initialement pas préparé sur le plan de la concentration alors qu’il est nécessaire à tout Nageur de savoir rester la tête sur une boussole pendant 3 heures en pleine de nuit et dans une eau qui est loin d’être à la température de son bain. Ce cours m’a permis de découvrir que le corps a une capacité d’adaptation assez impressionnante : on arrive assez rapidement à se concentrer pendant de longues heures et réaliser dans des conditions hostiles une navigation subaquatique et ce afin de ne pas sortir de notre route tout en tenant la bonne cadence de palmage pour ne pas sortir de sa zone d’incertitude. Cette capacité de concentration est d’une grande aide dans mon métier actuel où je peux me plonger des heures sur un dossier complexe sans avoir besoin de sortir la tête de mon dossier.
Diplômé en juillet 1994, j’intègre le Commando Hubert et plus précisément le Groupe B, spécialisé en anti-terrorisme
Diplômé en juillet 1994, j’intègre le Commando Hubert et plus précisément le Groupe B (spécialisé en anti-terrorisme) au sein duquel je réalise des missions en Méditerranée Orientale et dans les Balkans. En parallèle, je suis les cours de “Chuteur Opérationnel” et de “Moniteur de combat corps à corps”.
En septembre 1996, je passe mon Brevet Supérieur puis à nouveau le Stage Commando qui me permet d’intégrer le Groupe D du Commando Hubert, spécialisé en reconnaissance et en infiltrations 3D (air, terre et mer). Entre différentes missions en Afrique et dans les Balkans, j’affine mes compétences en parachutisme en suivant le cours “Chuteur Opérationnel Grande Hauteur”.
Je quitte en septembre 2000 le Commando pour œuvrer en tant qu’instructeur “Nageur” au sein de l’École de Plongée où j’ai pu monter en compétences sur la manière de dispenser une formation et de s’assurer que l’information est bien comprise pour agir en sécurité. En 2002, je suis sélectionné pour passer le cours “Chef de mission”, que je valide (avec une nouvelle fois, l’incontournable Stage Commando à passer). Cela m’a permis de développer ma force de persuasion, mon sens de la stratégie et ma capacité à aller à l’essentiel. Ce cours est assez particulier car il demande de savoir préparer un grand nombre de missions en un temps réduit (4 heures) malgré le manque de sommeil et le fait qu’on nous noyait sous une montagne de documents (dizaine de classeurs) traitant du contexte de l’opération. L’objectif était d’aller à l’essentiel sous pression et démontrer notre capacité à rationaliser, organiser, structurer, formaliser et convaincre.
Je suis alors affecté au sein du Commando de Montfort en septembre 2002 et plus précisément le “Bureau Opérations” dans lequel je resterai jusqu’en août 2006.
J’ai eu l’occasion d’opérer à l’étranger en « Bureau Opérations » interarmées ; cette expérience m’a permis de construire des stratégies et opérations en collaboration en zone hostile ; mais m’a également permis de me développer en management multiculturel par la gestion de ressources étrangères.
Enfin, j’ai effectué en septembre 2006 ma dernière affectation au Commando Hubert dans la région toulonnaise et ce au sein du bureau “Opérations” avec différentes missions à l’étranger qui m’ont permis de parfaire ma gestion de la logistique, mon management multiculturel et pluridisciplinaire.
Pourquoi et quand avez-vous quitté l’institution ?
Après 20 ans de carrière majoritairement opérationnelle, j’ai quitté la Marine Nationale en juin 2008, comblé et enrichi de ces expériences et avec le sentiment d’avoir rempli toutes mes ambitions. Mon choix était alors de faire un virage à 180° pour m’orienter vers une toute nouvelle carrière.
J’ai délibérément fait le choix de ne pas me diriger vers les secteurs de la sécurité ou encore la plongée car j’avais besoin de nouveaux challenges
Pour ce faire, j’ai délibérément fait le choix de ne pas me diriger vers les secteurs de la sécurité ou encore la plongée car j’avais besoin de nouveaux challenges. Je souhaitais également pouvoir profiter davantage de ma famille, différemment et plus régulièrement. Je savais que j’avais acquis au fil des années des outils dans la gestion humaine et matériel et mon souhait était de les mettre à profit dans le secteur privé.
A noter qu’en parallèle de mon affectation au sein du Commando de Montfort, j’ai suivi pendant 2 ans des cours à l’ESC Brest afin d’obtenir un Master 2 en Management Supérieur (option marketing). L’objectif de cette démarche était d’aller chercher un diplôme qui pouvait accélérer la confiance qu’un recruteur allait pouvoir placer en moi : mon Bac +5 a contribué à déverrouiller quelques portes.
Qu’avez-vous fait sur le plan professionnel depuis votre sortie des Armées ?
Quelques jours après avoir quitté la Marine, j’ai délaissé la région toulonnaise pour rejoindre les Hauts de France et Xerox General Services XGS (spécialisé dans la gestion documentaire et la dématérialisation). J’y occupais le poste de Chef de centre de profit où j’avais les 4 premiers mois sous ma responsabilité une trentaine de collaborateurs et un grand compte client.
Au regard de mes résultats, d’autres comptes et les ressources associées m’ont ensuite été confiées
Au regard de mes résultats, d’autres comptes et les ressources associées m’ont ensuite été confiées et ce jusqu’à avoir sous ma responsabilité le périmètre de 3 Chefs de centre de profit. C’est alors qu’XGS m’a nommé Directeur de plateforme, puis en 2014 Directeur de Régions Opérationnelles où j’avais sous ma responsabilité les plateformes nationales de dématérialisation.
J’ai quitté XGS en octobre 2016 : XGS reclassant aux postes clés leurs anciens cadres stratégiques, l’horizon me semblait freiné pendant plusieurs années. J’ai donc fait le choix de rejoindre Cohésion International comme indépendant et président de ma société. Ce partenariat m’a permis d’intervenir dans le secteur de la formation, du coaching et du mentoring auprès de sociétés. Le statut de mon entreprise me permettait également d’intervenir en parallèle en tant que consultant en dématérialisation.
Durant le trimestre 2017, j’ai été approché par Canon Business Solutions (CBS) pour œuvrer avec eux sur les sujets de dématérialisation. N’ayant pas le retour attendu sur mon partenariat avec Cohésion International, j’ai accepté de rejoindre CBS en avril 2017 comme Directeur de l’Excellence Opérationnelle pour ensuite prendre en charge fin 2017 la Direction des opérations de la branche dématérialisation.
Conserver un rapport vie professionnelle/personnelle plus acceptable au regard de mes attentes
Le déménagement du siège à Paris ainsi que mes aspirations m’ont fait prendre la décision de démissionner de CBS pour rejoindre La Poste en septembre 2018. Cela m’a également permis de conserver un rapport vie professionnel/personnelle plus acceptable au regard de mes attentes.
J’occupe actuellement un poste de cadre stratégique en tant que Directeur d’Etablissement. Ce poste consiste à orchestrer les 450 ressources que compose l’établissement de Lille : gestion de son comité de direction, des finances, des activités commerciales, des ressources (humaines, matériel, sites), des relations sociales avec les syndicats (CGT, FO, SUD, CFDT, Osons l’avenir), présidence du CHSCT et relation avec les élus locaux. L’ensemble permettant de faire corroborer le développement des activités de services et l’attribution du courrier. La sérénité et la pugnacité développées au fil de ma première carrière m’ont permis d’agir efficacement avec toutes ces parties prenantes et lors de conflit, de savoir rebondir et ne rien lâcher face aux objections.
Comment avez-vous procédé pour vos recherches d’emploi ?
J’ai majoritairement concentré mes recherches autour de trois axes. D’une part, les sites en ligne comme l’APEC, Monster ou encore Cadremploi (à l’époque, l’APEC avait un succès majoritaire, à contrebalancer ce jour avec Linkedin). J’ai d’autre part participé à différents salons de l’emploi. Et enfin (et surtout), j’ai actionné mon réseau.
Après la sélection de l’offre ciblée et ma candidature envoyée, je recherchais le N° de téléphone (s’il n’était pas présent sur l’offre je poursuivais mes investigations : ville, société, cabinet, etc) et je m’afférais à appeler dans les 3 jours le service RH pour m’assurer qu’ils avaient bien reçu ma candidature. Cela permettait d’attirer davantage l’attention sur mon profil et de remettre le cas échéant mon CV dans une « shortlist ».
Avec le recul, qu’est-ce que vous auriez peut-être pu mieux faire dans votre recherche d’emploi ?
Au départ, je me contentais des réponses par mail ou d’attendre « x » semaines le verdict. Je me suis au fur et à mesure qu’être proactif attire davantage l’attention du recruteur.
Comment avez-vous su capitaliser sur votre expérience militaire ?
Durant ma première expérience dans le secteur privé, j’ai tâché de valoriser mon sens de l’adaptabilité. Durant mon entretien, j’ai su rassurer le recruteur sur mes méthodes de management : adaptées et surtout non autoritaires. Le savoir-être, la prise de recul et la gestion du stress sont des points qui restent des atouts non négligeables.
J’ai également fait en sorte de démontrer qu’une organisation militaire fonctionne comme une entreprise
J’ai également fait en sorte de démontrer qu’une organisation militaire fonctionne comme une entreprise : Bureau achat (idem dans le secteur privé), comptabilité (finance), logistique (idem), opérations (organisation des activités et des ressources), planification (gestion des plannings), prise de parole en public (briefings), RH, etc..
Quels conseils donneriez-vous aux anciens militaires en recherche d’emploi ?
Un militaire sachant placer en entretien ces éléments de langage et connaissances saura rassurer un recruteur
Je conseillerais d’apprendre le « verbal » général de l’entreprise (benchmark, P&L, panel, gamme, etc.) et son fonctionnement : les différentes fonctions dans une entreprise, comment fonctionnent les organisations syndicales, un CHSCT, un CE… Un militaire sachant placer en entretien (lorsque cela est opportun) ces éléments de langage et connaissances saura rassurer un recruteur.
De plus, j’invite les candidats à étudier précisément la société ciblée. A-t-elle un rapport d’activité de l’année échue ? Son CA, ses pertes et bénéfices, ses difficultés, ses valeurs, ses projets. Les fondamentaux du droit du travail ne sont pas à mettre de côté : temps de travail réglementaire, heures supplémentaires et majorations (payées et non payées), niveaux de sanctions et les règles afférentes (ex. délais), etc.
Enfin, pour les multinationales ou les entreprises qui œuvrent avec des sociétés étrangères, il faut se remettre au plus vite à l’anglais.
De manière un peu plus générale, je pense que la valorisation du leadership et de sa capacité à fédérer intéresse aussi beaucoup, avec par exemple comme résultat la baisse de l’absentéisme.
Qu’est ce qui vous a le plus manqué les premiers temps où vous êtes arrivé dans le monde civil ?
Ce qui a pu me manquer par rapport à l’armée est avant tout l’esprit d’équipe, la camaraderie. Au-delà de ces aspects “sentimentaux”, les deux premiers mois me semblent ceux dans lesquels nous nous posons la question : ai-je fait le bon choix ? Puis en corroborant les motivations de mon départ, les actions conduites dans l’entreprise et les satisfactions qu’elles apportent, on s’aperçoit peu à peu que la stabilité sociale et professionnelle prend le dessus.
Lors de mes premiers entretiens, j’ai pu faire plusieurs maladresses dans la conversion des mots militaires en langage civil. Il n’y a aucun intérêt à dire qu’on a été tireur d’élite mais il faut expliquer ce que le parcours professionnel a apporté et pourra ainsi apporter à l’entreprise. Par exemple, savoir fédérer est un levier important pour diminuer l’absentéisme au sein d’une équipe. Il faut donc aider le recruteur à comprendre un parcours militaire en faisant des associations cohérentes avec des enjeux comme ceux des achats, de la gestion d’équipe, de la logistique, management ou encore du management multiculturel.
Un entretien de préparation avec un professionnel du recrutement m’aurait certainement permis d’être 3 fois plus efficace
A l’époque de mes débuts en entreprise, un entretien de préparation avec un professionnel du recrutement m’aurait certainement permis d’être 3 fois plus efficace. L’expérience aidant, j’ai pu adopter une démarche commerciale lors de mon dernier entretien à La Poste. Le retour d’expérience que j’avais de mes années chez Xerox m’a permis de poser les différentes problématiques de mon futur employeur et de leur montrer que j’avais plusieurs solutions à leur proposer.
Un autre point sur lequel il m’a été nécessaire de me perfectionner était mon positionnement vis-à-vis de mes supérieurs et de mon équipe. Il m’a fallu du temps pour comprendre qu’il fallait en interne réseauter vers le haut pour pouvoir évoluer à l’avenir mais aussi faire briller son équipe. J’avais tendance à être au début trop protecteur vis-à-vis de mon équipe sans pour autant considérer qui étaient les décideurs. Il faut vite comprendre et cartographier qui nous donne le budget, qui paye et qui peut nous faire grandir et indirectement votre équipe.
Après ces années dans le monde civil, en quoi le monde de l’entreprise diffère des armées ?
Les militaires œuvrent majoritairement pour un but commun. Le vivre ensemble a tout son sens. En entreprise, les intérêts peuvent diverger. Les motivations sont autres et il faut rapidement les identifier pour manager le plus justement. L’esprit collectif est sensiblement moins fort dans le secteur privé et cela se renforce selon le secteur. Il est en effet rare qu’une équipe parte dans le cadre professionnelle vivre ensemble 24h/24h pendant plusieurs semaines voire mois.
Dans le secteur privé, le manager doit davantage actionner d’autres leviers pour que ses ressources soient le plus assidues possible
Il me semble important de comprendre ce qui anime les gens dans leur travail. Une grande partie a choisi son travail par attrait. Mais pour une autre, la motivation peut être ailleurs : gagner un salaire en vue de voyager, s’occuper d’un tiers ou par contrainte car ils n’ont pas de moyens de locomotions pour trouver mieux. Dans le secteur privé, le manager doit davantage actionner d’autres leviers pour que ses ressources soient le plus assidues possible car l’absentéisme est un danger pour la pérennité de l’entreprise.
Mon premier poste m’a conduit à manager 80% de personnel féminin (vs 95% d’hommes dans mes précédentes unités). L’approche est différente avec par exemple un besoin de plus d’écoute. Seule l’impartialité sans faille semble payer à long terme. Néanmoins, je confirme que la faculté à faire 2 tâches à la fois semble plus développée chez les femmes que chez les hommes ! Par exemple : saisir plus de 8000 caractères par heure et parler du bilan de fin d’année…
Qu’ont apprécié et qu’est ce qui a pu faire peur aux personnes du civil qui ont fait le choix de vous recruter ?
Je pense que ce qui est apprécié est ma capacité à manager et à fédérer. Un ancien militaire n’aura pas peur d’aller sur le terrain, au contact des opérateurs, pour échanger sur différents irritants. Au fil des différentes constructions de missions, j’ai pu être de plus en plus à l’aise en matière de traitement de l’objection tout en ayant toujours un mot pour rassurer et en répondant quoi qu’il arrive au sujet sans se dérober.
Notre parcours nous conduit aussi à avoir une forme d’agilité intellectuelle. Un militaire développe naturellement un stress positif qui lui permet de réagir efficacement en cas d’imprévu (le contraire serait délicat en mission…). Ces autres connexions que nous avons pour réfléchir a par exemple fait que mon employeur actuel me convie sur tous les groupes de travail innovants de l’entreprise. Cette façon de penser est mise au profit du collectif. J’étais à ce titre chez Xerox à l’initiative de la prime de productivité qui a d’une part su satisfaire et fédérer les collaborateurs et, d’autre part, a permis de faire économie sur la masse salariale.
Certains peuvent avoir peur de recruter une personne peu flexible avec un verbal inadapté ou de voir quelqu’un de trop autoritaire, trop dur
Le management a aussi été un frein. Certains peuvent avoir peur de recruter une personne peu flexible avec un verbal inadapté ou de voir quelqu’un de trop autoritaire, trop dur. Il m’a semblé important de rassurer le recruteur sur notre capacité à fédérer de nouvelles équipes en lui donnant des exemples concrets.
Joli parcours, excellente iterview et très bonne mise en lumière des compétences transférables et de la façon de valoriser un parcours. Bravo à l’interviewer et à l’interviewé.
PARCOURS EXCEPTIONNEL
MAIS TELLEMENT DE QUALIFICATIONS POUR NE PAS AVOIR PRIS LE PLUS GRAND RISQUE CELUI DE DEVENIR CHEF D’ENTREPRISE
Superbe Stéphane…très beau parcours. des valeurs partagées et reconnues dans beaucoup de secteur professionnel.