Alex : De militaire à entrepreneur dans le conseil aux entreprises

[Interview d’Alex] De militaire à entrepreneur dans le conseil aux entreprises

Quel est ton parcours militaire ?

Je ne connaissais pas bien le monde des armées car il n’y avait pas à l’époque beaucoup d’informations à ce sujet (il n’y avait par exemple pas réellement de réseaux sociaux en 2005) . Je suis donc rentré un peu innocemment à l’Ecole des Sous-Officiers de l’Armée de Terre de Saint Maixent, dans le souhait d’intégrer l’infanterie. Ce n’est qu’une fois dans cette école que j’ai découvert l’existence des Forces Spéciales. Comprenant qu’il s’agissait d’une certaine manière de l’élite, j’ai eu envie de repousser mes limites pour pouvoir réaliser les opérations les plus risquées. Étant classé troisième à l’issue de ma formation, j’ai pu tenter d’intégrer directement le 1er RPIMa.

Bien qu’ayant rejoint cette unité en tant que sous-officier, j’ai d’abord commencé par apprendre le métier d’opérateur, c’est-à-dire tout ce que doit savoir faire un commando. Suite à cela, je suis alors passé chef de binôme. Cela peut paraître “peu” comme responsabilité mais il faut comprendre que le niveau d’encadrement chez les Forces Spéciales est plus élevé. Chaque grade commande moins d’hommes car le niveau de technicité fait que l’on considère qu’un chef a plus de responsabilités à sa charge. Tandis qu’un jeune sous-officier dans l’infanterie commande rapidement une dizaine d’hommes, soit un groupe de combat, ce n’est qu’au fur et à mesure de sa carrière que l’on en vient à manager une équipe de quatre à six personnes.

Un jeune sous-officier va pouvoir se retrouver à prendre à sa charge l’instruction de plus d’une dizaine d’hommes parfois plus senior que lui

Outre le fait d’être ensuite passé chef d’équipe, j’ai pu me spécialiser dans différents domaines comme l’explosif et le maniement d’armes lourdes. Je suis aussi devenu moniteur de corps à corps, de tir, de tactique ou encore de conduite rapide, ce qui m’a permis d’être responsable de la formation continue de mon groupe sur ces sujets. Il n’est bien entendu pas réalisable d’être expert dans tous les domaines. Ainsi chaque membre du groupe se spécialise, faisant qu’un jeune sous-officier va pouvoir se retrouver à prendre à sa charge  l’instruction de plus d’une dizaine d’hommes parfois plus senior que lui.

Une des missions souvent confiée aux Forces Spéciales est la formation de forces alliées étrangères. Ainsi, un jeune opérateur pourra être amené à commander, en appui d’une autorité locale, jusqu’à une compagnie complète, soit 200 hommes. J’ai pu souvent travailler avec des militaires étrangers de confession musulmane et dont la culture est beaucoup plus patriarcale. On peut voir en Occident des jeunes occuper des postes à haute responsabilité tandis qu’en Afrique ou au Moyen-Orient, ce sont les plus âgés qui commandent. Nous utilisions alors différents subterfuges pour nous vieillir et ainsi nous faire respecter. Nous nous laissions pousser la barbe (sans barbe je ressemblerai à un gamin de 20 ans !), nous disions que nous étions mariés, que nous avions des enfants, etc. Nous disions aussi que nous étions croyants et que nous allions à l’église car c’est une marque de respect dans ces pays très religieux.

Ceux qui ne parlaient pas anglais étaient donc d’emblée défavorisés.

Nous devions aussi être vigilant sur la façon avec laquelle nous nous exprimions car ces personnes peuvent se vexer plus facilement quand nous leur faisions des reproches. Il a alors fallu travailler sur notre capacité de communication pour que les messages passent efficacement en faisant preuve de beaucoup plus de finesse et en mettant toujours en avant les points positifs. Il n’était pas pensable de dire à quelque chose comme “tu n’es qu’une merde et tu ferais mieux de te sortir les doigts sinon tu seras tué dès les premières minutes de combat” ! Nous ne disposions en Afghanistan que de traducteurs anglais parlant les différents dialectes locaux. Ceux qui ne parlaient pas anglais étaient donc d’emblée défavorisés. Je fais partie d’une génération qui avait des difficultés à ce niveau donc nous avons dû progresser très rapidement pour ne pas être inutile. Il ne faut pas d’ailleurs compter sur les américains et les anglais pour parler français ! Du fait que l’on travaille beaucoup avec ces militaires, il est très important pour un militaire français de parler anglais.

Pourquoi et quand as-tu quitté l’armée ?

Sans renier ma carrière militaire, je voyais que le processus pour monter en grade était très lent et que je n’arriverai certainement pas aux plus hauts postes, malgré toute la volonté du monde. J’avais réalisé mon premier rêve qui était de devenir opérateur au sein des Forces Spéciales et j’ai souhaité ensuite poursuivre un deuxième rêve qui était de créer mes propres entreprises et de les faire fructifier. J’ai donc quitté l’armée à la trentaine afin de devenir mon propre patron et prendre plus de responsabilités et ce, autour d’un un projet de création de bar à Paris. Sortant de l’institution en tant que sous-officier avec onze ans de service, j’ai eu le droit à une prime de départ.

Du fait que mon projet était cohérent avec l’éthique de l’armée et que mon business plan était viable, j’ai pu disposer d’un congé pour création/reprise d’entreprise. J’avais d’ailleurs mal interprété ce congé à l’époque, pensant que je pouvais partir un moment puis revenir : il s’agit bien d’un congé définitif pendant lequel on est détaché mais toujours payé par l’armée jusqu’à deux ans (sans prime bien entendu). A l’issue de ces deux années, il est possible de bénéficier du chômage si l’on a suffisamment de droits (ce qui est généralement le cas après 5 ans dans l’armée). Le fait d’avoir une source de revenus pendant presque 4 ans n’est pas négligeable pour une personne souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat car une entreprise ne se monte pas du jour au lendemain, surtout lorsque l’on est novice et que l’on fait donc beaucoup d’erreurs.

J’ai alors pu me rendre compte que le milieu de l’hôtellerie et de la restauration est très difficile mentalement

Après une petite phase de formation, j’ai mis dans ce projet l’intégralité des économies accumulées lorsque j’étais à l’armée et je me suis lancé : reprise d’un bail, réalisation de quelques travaux (ex. insonorisation) et démarches administratives (ex. obtention de la Licence 4).. J’ai commencé cette activité fin 2015, c’est-à-dire à la période durant laquelle les parisiens ne sortaient plus du fait des attentats du Bataclan. J’ai alors pu me rendre compte que le milieu de l’hôtellerie et de la restauration est très difficile mentalement car l’affluence est un élément assez complexe à appréhender. J’arrivais globalement à équilibrer mon budget et à payer mes factures. Pour ne pas qu’il y ait de pertes, je faisais le maximum de chose moi-même or je n’avais pas quitté l’armée pour nettoyer les toilettes de mon bar et supporter chaque soir les mauvaises humeurs des clients.

Plus j’avançais, plus je me rendais compte que ce projet n’était pas à la hauteur de mes espérances. Je n’étais finalement pas spécialement passionné par le monde de la nuit. qui est un milieu qui demande beaucoup d’efforts et d’avoir un rythme adapté. J’ai donc commencé au bout d’un an à envisager les possibilités de sortie (il est certain que je suis quelque peu impatient !).

Qu’as-tu fait sur le plan professionnel après cette première expérience ?

J’ai pu grâce au bar rencontrer beaucoup de monde dont des personnes qui m’ont proposé un nouveau projet professionnel. Il s’agissait de monter en banlieue parisienne un centre d’entraînement au tir dédiés aux professionnels : police, armée, sécurité privée, etc. Il m’a d’abord été proposé de rejoindre l’aventure en tant que salarié, ce que j’ai refusé car je souhaitais toujours être mon propre patron. J’ai donc intégré ce projet en tant qu’associé et du fait qu’il s’agissait d’un gros budget, j’ai revendu mon bar (avec une plus-value d’ailleurs).

Ne touchant pas de revenu le temps que le projet sorte de terre, j’ai donc commencé à travailler en tant que consultant militaire et ce, en créant une auto-entreprise. Il s’agit d’un format très avantageux pour une activité de service ne nécessitant pas beaucoup d’achats.

Ce travail était relativement bien payé mais très ponctuel, je ne pouvais clairement pas en vivre

J’ai trouvé mon premier client via le réseau que je m’étais forgé dans mon bar. Il s’agissait d’Ubisoft, que je conseillais sur le réalisme de leurs jeux vidéo de guerre. J’en suis même allé jusqu’à effectuer les mouvements de motion capture pour les personnages de commando ! Ce travail était relativement bien payé mais très ponctuel, je ne pouvais clairement pas en vivre. J’ai donc voulu étendre mon réseau et c’est pourquoi j’ai utilisé les réseaux sociaux. Je pense que je suis la première personne du 1er RPIMa à rendre public mon profil, à afficher le fait d’être un ancien des Forces Spéciales et à proposer mes services par ce biais. Afin de ne pas être catalogué comme un énième mythomane prétendant être des forces spéciales sans jamais n’y avoir été, j’ai alimenté mes réseaux sociaux de manière stratégique avec des images de ma carrière pour montrer que je ne mentais pas sur mon CV.

Cela m’a permis de trouver de nouveaux clients, notamment une société de sécurité privée britannique qui m’a sollicitée pour des missions de consulting ou encore Thales pour qui je suis intervenu en tant que conseiller R&D pour des projets d’armement. J’en suis arrivé à avoir suffisamment de demandes pour envisager le fait de faire travailler des collègues à ma place. J’ai donc créé CHIRON, qui est une entreprise de conseil et de formation sur les thématiques de sécurité et défense et par le biais de laquelle je fais travailler une petite quinzaine de personnes dont une bonne partie sont des anciens de mon régiment avec lesquels je travaillais auparavant. Cela fait un an et demi que cette société existe et je songe engager une personne en CDI pour m’épauler dans la gestion car malgré le fait que j’emploie des auto-entrepreneurs (ce qui simplifie grandement les choses par rapport à des salariés), il y a énormément de travail administratif en matière d’émission de devis, de facturation, de gestion courante, de planification. Un travail d’exploitation en somme !

Quel est ton point de vue sur les réseaux sociaux professionnels ?

Je comprends très bien les personnes qui ont du mal à s’afficher et qui ont peur du jugement des autres. J’étais quelqu’un qui, à l’origine, utilisait très peu les réseaux sociaux. J’avais un compte Facebook personnel sur lequel je publiais deux images par an pour montrer à mes amis ce que je faisais. Néanmoins, je suis une personne qui n’a pas peur de se montrer, ce qui fait que franchir la barrière des réseaux sociaux a été finalement assez simple, surtout que je l’ai toujours fait dans l’idée de développer mon réseau professionnel et de faire reconnaître mon savoir-faire. Quand on est simple sous-officier dans l’Armée de Terre, il faut se forger un bon réseau professionnel pour se faire embaucher ou trouver des contrats. C’est finalement encore plus cas pour les personnes issus des Forces Spéciales car nous ne travaillons qu’entre nous au sein des unités.

Qu’une personne soit dans le bâtiment, qu’il soit devenu avocat, professeur d’anglais ou consultant militaire, il faut se mettre en avant sur les réseaux sociaux professionnels pour avoir une belle vitrine. Cela passe par une phase de formation car ce n’est pas vraiment inné : les conseils sont toujours les bienvenus. Il faut comprendre que c’est un vrai travail car on peut rapidement ternir son image sur les réseaux sociaux. Il est nécessaire de bien réfléchir à ce que l’on poste et toujours se rappeler qu’il s’agit d’un réseau professionnel. Cela signifie qu’il ne faut pas prendre de risque en s’engageant sur des thématiques qui ne sont pas les nôtres. Si tu ne travailles pas dans la politique, il ne faut pas faire de politique ! L’objectif est uniquement d’assurer la promotion de son activité, le réseau social professionnel ne doit donc pas devenir un réseau personnel.

Comment as-tu su capitaliser sur ton expérience militaire ?

Il est certain que la rigueur, ne serait-ce que dans les horaires et le respect de la réglementation en vigueur, m’a beaucoup aidé dans la gestion d’une entreprise. Il y a aussi  un point fondamental autour du management d’équipe et du sens relationnel avec ses employés. Une expérience militaire fait que l’on sait ne pas se brouiller avec ses salariés, ne pas mettre de barrières non plus, ne pas faire trop de copinage, etc. Un bon manager sait ce qu’il veut et ce dont il a besoin, il connaît la limite gauche et la limite droite et sait aussi ce qu’il n’accepte pas.

En entreprise, cela sert d’avoir été militaire, notamment sous-officier et ce quelle que soit sa spécialité. Il peut y avoir un avantage pour ceux qui sont passés par les forces spéciales car leur travail fait qu’elles sont de manière innée assez débrouillardes et savent s’adapter face à des missions particulières. Lorsque ma mission était de faire fonctionner un bar, j’ai dû apprendre “sur le tas” à communiquer mais aussi à maîtriser les différentes législations, que ce soit en matière d’alcool ou vis-à-vis des denrées alimentaires. Un militaire va naturellement faire la démarche de se renseigner pour se former et il n’y a bien entendu pas que les membres des Forces Spéciales qui ont cette capacité d’adaptation. Cependant, il y a une part plus importante de personnes qui ont ces qualités dans ce type de milieu car elles sont envoyées sur des missions extrêmement diverses nécessitant de toujours réfléchir à de nouvelles approches. Au final, faire fonctionner son entreprise, c’est un problème, et il faut le résoudre en identifiant ses faiblesses pour les travailler mais aussi en entretenant ses points forts.

Qu’est-ce qui a pu te manquer à tes débuts dans cette nouvelle carrière ?

De l’argent ! Généralement, les militaires ne sont pas issus de famille aisée. Lorsque le projet est de créer une entreprise, il y a des investissements à faire or sans argent, il est difficile de convaincre un banquier. Il s’avère que j’ai fait le choix de beaucoup économiser pendant ma carrière militaire, ce qui m’a permis d’avoir suffisamment d’apport pour être “intéressant”. J’ai donc ensuite fait le tour de toutes les banques de Paris pour défendre mon projet et il n’y en a qu’une seule qui a validé mon projet. Au-delà du fait que mon apport n’était finalement pas si important, le fait de ne pas avoir d’expérience n’était pas de nature à rassurer.

Un militaire quittant l’institution n’a aucune base sur les enjeux de gestion courante d’une entreprise : quel statut privilégier, comment faire ses comptes et son bilan, quel est le coût réel d’un employé, etc. Bien que je me sois débrouillé seul, je n’ai pas hésité à demander beaucoup de conseil à mon entourage. Les tuyaux donnés par les conseillers en reconversion ont le mérite d’exister mais c’est finalement très léger car limité à quelques heures. Il faudrait développer une réelle formation pour les militaires qui veulent créer une entreprise.

Qu’est-ce qui peut faire peur à un recruteur ou au contraire qu’est-ce qui peut rassurer chez un militaire ?

Il est clair qu’il y a des préjugés. Certains peuvent se dire en voyant un ancien militaire qu’il est raciste, sexiste et obtu. Or, l’armée a aujourd’hui bien prouvé que tout le monde peut y avoir sa place, que l’on soit une femme ou bien issu de l’immigration. Un conseil que je donne à ceux qui sortent de l’armée est de savoir mettre de l’eau dans son vin pour s’adapter à ce nouvel environnement, car ce qui compte est que son client et son patron soient satisfaits.

A l’armée, ce n’est par exemple pas si grave de se brouiller avec son chef. On prendra peut-être quelques jours d’arrêt mais on ne perdra pas son emploi. Tandis que dans le privé, si un client n’est pas satisfait, on sera chanceux s’il nous paye mais surtout, il ne nous redonnera plus de travail. Un patron insatisfait par un employé trouvera un moyen de s’en séparer. Il faut donc s’adapter dans son relationnel et garder la conviction qu’il faut satisfaire son client ou son chef.

L’avantage que peuvent avoir les militaires est qu’il s’agit en général de personnes droites et honnêtes, qui ne vont pas faire exprès de se mettre en congé maladie ou mettre volontairement l’entreprise dans une mauvaise posture. On peut attendre d’un ancien militaire qu’il respecte sa parole et les engagements qu’il a pris.

Quels conseils donnerais-tu aux militaires en recherche d’emploi ?

Je ne suis pas le meilleur pour donner des conseils sur comment mettre en avant son CV car je l’ai finalement très peu fait. Bien entendu, il faut savoir mettre en exergue sa rigueur, son ardeur au travail et ses capacités de management. C’est tout bête mais un employé qui est simplement à l’heure et de bonne humeur, c’est déjà énorme pour un employeur !

Lorsque le cordon ombilical de l’armée est coupé, c’est une véritable chute car beaucoup de militaires ne savent pas comment faire, ils se sentent dépassés et perdent alors confiance en eux. Le militaire est en fait un grand enfant, surtout s’il est rentré jeune et qu’il n’a pas travaillé avant. Il a toujours été materné : des personnes s’occupaient de son dossier administratif, il allait manger à la cantine le midi et on lui trouvait un logement, il a son salaire qui tombe tous les mois et il est toujours avec ses amis le matin pour faire son sport ! Un militaire sait être très autonome dans la gestion des missions (en particulier chez les Forces Spéciales) mais c’est beaucoup moins le cas dans la gestion de sa vie privée. On se retrouve finalement livré à soi-même dans le monde privé.

Il faut être capable de prendre des risques, de reprendre confiance en soi

Pour ceux qui n’arrivent pas à rejoindre une entreprise, je leur conseillerais déjà de reprendre confiance et de se dire qu’ils sont capables de lancer leur propre activité. Il y a des jeunes qui n’ont aucun parcours scolaire et qui montent tout de même des kebabs ou des salons de coiffure et s’en sortent très bien. Pourquoi pas un ancien militaire ? La barrière psychologique du “je ne sais pas faire” et du “ce n’est pas mon monde” est difficile à faire sauter lorsqu’on a été toute sa carrière emprisonné dans le monde du fonctionnaire. Il faut être capable de prendre des risques, de reprendre confiance en soi et de trouver soi-même ses clients.

Il faut voir l’après armée comme une deuxième vie dont on prend les commandes. Ce n’est pas parce qu’on a commencé fonctionnaire que l’on doit terminer fonctionnaire, c’est pour cela que j’encourage vraiment les gens à entreprendre intelligemment. C’est-à-dire qu’il ne faut pas griller les étapes : d’abord économiser de l’argent, puis bien étudier son business plan et ensuite il faut se lancer. Afin de ne pas prendre des risques inconsidérés, il faut demander conseils car on a tout à apprendre, sans pour autant boire la parole des gens car il est nécessaire d’être capable d’avoir aussi son propre avis.

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